Pollution en forêt de Fontainebleau – communiqué de presse ANVL

A la lumière des premières expertises faites dans le secteur du Grand Veneur afin d’évaluer le préjudice écologique survenu en forêt de Fontainebleau lors du renversement d’un camion-citerne, l’Association des Naturalistes de la Vallée du Loing et du massif de Fontainebleau (ANVL) demande qu’un suivi précis soit effectué par les services de l’Etat afin de mesurer dans les mois à venir les conséquences de cet accident au sein d’une des forêts de plaines les plus riches d’Europe pour sa biodiversité

En effet, malgré les efforts entrepris par les services de l’Etat pour limiter la diffusion des polluants, il a été constaté ces derniers jours l’apparition d’un film huileux sur la mare de la parcelle 270. Ce type de pollution a des conséquences dramatiques sur  la faune et la flore d’une mare puisqu’il peut entrainer l’asphyxie totale du milieu et des espèces qui y vivent. De même, la bioaccumulation d’hydrocarbures lourds (non volatiles) par les organismes vivants présents dans le sol peut se propager de façon insidieuse au sein de la chaine alimentaire et fragiliser plus largement l’écosystème.

Cet accident montre à quel point il devient urgent que de véritables mesures soient entreprises afin de limiter, voire d’interdire, le transit des camions poids-lourds transportant des matières dangereuses et des substances polluantes sur cet axe routier. Cet accident, dont les conséquences environnementales déjà importantes, auraient pu être dramatiques pour les usagers de la route, montre de façon caricaturale que le thème de la « circulation apaisée » mise en avant par les pouvoirs publics et certaines associations restera une chimère faute de mesures rapides et ambitieuses. Comment, en effet, solliciter un classement de la forêt au Patrimoine Mondial de l’Humanité alors que des dizaines de « bombes » sur roues circulent chaque jour sur les routes forestières.

L’ANVL est parfaitement consciente que l’origine de cet accident, non encore totalement élucidée, mais qui relève très probablement d’une vitesse excessive du véhicule, ne peut être attribuée directement au gestionnaire de la voirie, en l’occurrence le Conseil Départemental de Seine-et-Marne. Toutefois, la survenance d’un accident de ce type était statistiquement inévitable. A l’heure où les limitations de vitesse s’accumulent jusqu’à n’en plus devenir crédibles et donc non respectées, on ne peut qu’être étonnés que des camions transportant des matières aussi dangereuses soient encore autorisés à circuler sur ce réseau. Que ce serait-il passé, si un tel accident était survenu dans la traversée de Melun par exemple ?

En tout état de cause, l’ANVL restera vigilante sur les effets de cet accident, et ne manquera pas d’alerter les autorités responsables, qu’elles soient nationales, européennes ou internationales, si des conséquences ne sont pas tirées pour la préservation de la forêt de Fontainebleau.