Avec le relâchement à venir des restrictions sanitaires, l’association espère redynamiser au plus vite l’aspect pleinement participatif de son programme d’actions en faveur des pelouses calcicoles qu’elle poursuit depuis 2019, notamment lors de prospections naturalistes conviviales.
Pré cartographie des pelouses calcicoles potentielles sur le territoire d’actions de l’ANVL
Ces prospections de terrain pour valider la localisation des 900 pelouses potentielles pré-cartographiées sur le territoire d’actions de l’association continue. Les passages permettent de vérifier leur présence ainsi que leur état de dégradation et les enjeux en termes de biodiversité qu’elles représentent. Ils permettent également d’ajuster la cartographie en fonction des réalités de terrain et des découvertes. À noter que l’objectif de la démarche n’est pas de viser l’exhaustivité mais de permettre de débloquer des projets sur le territoire d’actions de l’association.
Le projet se poursuit depuis 2019 grâce au soutien financier de la Région Île-de-France et de la Fondation Placoplatre, que nous remercions.
Belle pelouse confirmée à Hermé
©Camille HUGUET
Malheureusement beaucoup de pelouses pré-cartographiées sont en réalité déjà trop dégradées pour être restaurées. Il n’est donc pas si aisé de constituer un portefeuille de pelouses calcicoles restaurable sur lequel se concentrer.
Pelouse potentielle à Dormelles qui s’avère être en réalité une friche calcicole.
Malgré la présence constatée d’orchidées, de panicauts et d’autres espèces caractéristiques des pelouses calcaires, le sol a été retourné et la zone est dominée par de la clématite, de l’origan et des graminées non typiques.
©Camille HUGUET
En raison des conditions sanitaires particulières de l’année passée, certains axes de développement du projet ont été gelés ou ralenti au cours de l’année 2020, comme la mise en œuvre de chantiers nature et d’animations, ou la phase de recherches des propriétaires fonciers en raison de la fermeture des mairies à la période concernée. Malgré tout, petit à petit et au grès des opportunités et des rencontres auprès d’acteurs du monde agro-pastoral ou naturaliste, le programme d’actions se poursuit. Une stagiaire du Parc Naturel Régional du Gâtinais Français (PNRGF) a travaillé sur la thématique pelouse. Plus de 10 000 données botaniques et faunistiques ont été saisies dans la base de données Cettia Ile-de-France comme le Lin de Léon (Linum leonii) observé à Villecerf.
Le lin de Léon (Linum leonii) observée à Villecerf
©Camille HUGUET
Des échanges avec les différents acteurs du territoire, tels que Agrof’Île ou le PNRGF, nous ont permis de constituer une base de données et de travail comprenant les animateurs de sites ou propriétaires favorables à la mise en place de gestion pastorale sur leurs pelouses calcaires, ainsi que des bergers potentiellement intéressés pour diversifier leur activité et nous aider dans la restauration et l’entretien de ces milieux rares et menacés. Tout ce projet d’animation de territoire est un travail long qui se construit pas à pas, avec des portes qui s’ouvrent et d’autres qui se ferment puisqu’il faut faire face à plusieurs difficultés :
1- Trouver une pelouse encore restaurable,
2- Identifier le(s) propriétaire(s) et les trouver,
3- Le(s) convaincre de l’intérêt de mettre en œuvre des actions de restauration,
4- Trouver un éleveur,
5- Trouver des financements pour mettre en place les actions de gestion.
Afin de développer un projet de reconquête pastorale la priorité est de débloquer des fonds pour encourager les éleveurs à se déplacer sur de petites zones, peu appétentes et dont les valeurs nutritionnelles sont faibles, comme c’est le cas pour les pelouses calcicoles d’Ile-de-France. Rappelons qu’un berger élève ses moutons pour la production de viande ou de fromage. Par conséquent plus la valeur fourragère est faible, moins il y a de production, d’où la nécessité de débloquer des moyens financiers pour pallier ce déficit.
Un travail de recherches de moyens à développer et à mobiliser pour aider et inciter les éleveurs à s’intéresser à la gestion des pelouses dans leur plan de pâturage a été mené en 2020 et se poursuivra en 2021 autour des mesures d’aides de la Politique Agricole Commune qui est en cours de révision. Nous espérons qu’en 2021 tout le travail fourni nous permettra de mettre en application quelques projets développés au cours de l’année passée.
Nous terminerons par remercier le Conseil régional d’Ile-de-France ainsi que la Fondation Placoplatre pour leurs soutiens financiers sans lesquels nous n’aurions pu poursuivre les efforts engagés en 2019 en faveur des pelouses calcicoles du sud de l’Essonne et de la Seine-et-Marne